Petit par sa taille mais immense par sa diversité, le Salvador condense sur un territoire restreint des forêts de nuages, des volcans actifs, des récifs coralliens et des zones humides classées au patrimoine international. Ces aires protégées, au cœur de la stratégie de conservation du pays, sont aussi devenues des destinations incontournables pour les voyageurs en quête de nature et d’authenticité.
Montecristo : la rencontre de trois frontières

Dans le département de Santa Ana, à trois heures de San Salvador, le parc Montecristo abrite l’unique forêt de nuages du pays. C’est ici, au mirador d’El Trifinio, que se rejoignent les frontières du Salvador, du Guatemala et du Honduras. Dans ce climat frais et humide vivent le quetzal, le toucan émeraude, le singe-araignée et le cerf de Virginie. L’accès se fait sous conditions strictes pour préserver l’écosystème. Des zones de camping sont disponibles sur réservation, ainsi que des hébergements dans la ville voisine de Metapá.
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El Imposible : la grande forêt sèche
À l’ouest, dans l’Ahuachapán, le parc national El Imposible est considéré comme le plus important écosystème de forêt tropicale sèche du Salvador. On y recense plus de 500 espèces de papillons et près de 400 espèces d’arbres, mais aussi des félins comme l’ocelot et le puma. Ses sentiers offrent des vues spectaculaires sur la cordillère Apaneca-Ilamatepec et mènent à des rivières et cascades formant des piscines naturelles. Le site dispose également de zones de camping, de cabanes rustiques et d’un centre pour visiteurs avec guides locaux. La meilleure période pour visiter est la saison sèche, de novembre à avril, lorsque les sentiers sont les plus praticables.
Los Cóbanos : un récif unique dans le Pacifique

Avec plus de 150 km², Los Cóbanos abrite le plus grand récif corallien du Pacifique centraméricain. Il est peuplé de poissons tropicaux, de dauphins et d’espèces protégées telles que la tortue luth ou l’hippocampe du Pacifique. La plongée et l’observation des baleines, entre décembre et mars, en sont les principales attractions. Le site joue aussi un rôle scientifique majeur grâce à ses programmes de restauration des récifs. À proximité de la capitale, il se prête parfaitement à une excursion d’une journée ou à un week-end en bord de mer.
Jiquilisco : la baie des mangroves et des tortues

Classée site Ramsar, la baie de Jiquilisco, dans le département d’Usulután, est le plus grand écosystème de zones humides du pays. Elle rassemble mangroves, canaux et petites îles, et constitue un refuge pour le faucon pèlerin et quatre espèces de tortues marines menacées, dont la tortue imbriquée. Les excursions en bateau se combinent avec des expériences communautaires : visites de plantations de cacao, ateliers artisanaux ou activités culturelles portées par les habitants, permettant de découvrir la vie et les traditions locales.
Ilamatepec : le sommet des volcans

Culminant à 2 381 mètres, l’Ilamatepec est le plus haut volcan du Salvador. Son ascension est l’une des plus populaires auprès des randonneurs. Du sommet, la vue embrasse le volcan Izalco et le lac Coatepeque. Le cratère cache une lagune turquoise qui récompense l’effort, tandis que les sentiers alentour dévoilent une biodiversité exceptionnelle. L’accès est encadré par des guides agréés et soumis à des règles strictes, garantissant une exploration respectueuse et sécurisée.
Explorer ces aires protégées, c’est saisir la manière dont le Salvador conjugue préservation et mise en valeur touristique. Ces espaces offrent autant d’expériences uniques : entre observation de la faune, immersion culturelle et aventure sportive, qui positionnent le pays comme une destination émergente de l’écotourisme en Amérique centrale.
Photos : Ministerio de Medio Ambiente y Recursos Naturales | El Salvador Travel | Diego Brito