L’Argentine modifie ses conditions d’entrée à compter du 1er juillet 2025. Tous les visiteurs étrangers devront présenter une assurance ou une assistance médicale valable pour toute la durée de leur séjour, quel que soit leur mode d’entrée : aérien, terrestre ou maritime.
Qui est concerné ?
Cette nouvelle réglementation (avec l’adoption du décret 366/2025), s’applique aux touristes, quelle que soit la durée du séjour, aux travailleurs temporaires ou saisonniers, aux étudiants internationaux, ainsi qu’aux personnes en situation migratoire irrégulière. Il est toutefois précisé qu’en cas d’urgence, aucun étranger ne pourra être privé de soins médicaux ou d’assistance sociale, quel que soit son statut.
Les résidents permanents, eux, auront accès au système de santé publique dans les mêmes conditions que les citoyens argentins. Pour les autres cas, l’accès aux soins dans les établissements publics sera soumis à la présentation d’une assurance médicale ou au paiement préalable du service, selon les directives du ministère de la Santé.
Que doit couvrir l’assurance ?
L’assurance exigée doit inclure, au minimum, les soins médicaux de base et les situations d’urgence : prise en charge en cas de maladie ou d’accident, hospitalisation, assistance téléphonique 24/7, transport ou évacuation sanitaire, rapatriement pour raisons de santé ou en cas de décès.
Cette mesure vise à garantir un soutien aux visiteurs face aux imprévus tout en allégeant la pression sur le système public de santé et en limitant les dépenses imprévues de l’État.
Pourquoi cette mesure ?
Le gouvernement justifie cette décision par la nécessité de protéger les ressources du système de santé publique, qui a connu en 2024 une forte pression liée aux soins prodigués à des étrangers. Cette politique vise également à freiner le phénomène du « tourisme sanitaire », c’est-à-dire l’entrée de personnes uniquement pour bénéficier de soins gratuits dans les hôpitaux publics.
La mesure s’inscrit dans la continuité de la mise en place par certaines provinces comme Salta, Jujuy, Santa Cruz et Mendoza, d’obligations pour ses visiteurs étrangers de posséder une assurance santé. À Salta, par exemple, le ministre de la Santé, Federico Mangione, a rapporté que le nombre de patients dans la ville d’Orán est passé de 3 300 à seulement 60 en un mois, soulageant ainsi les infrastructures locales.
Notre article : Mendoza, terre de saveurs, d’aventure et de traditions argentines
Que se passe-t-il en cas de non-conformité ?
Les voyageurs dépourvus d’assurance conforme aux exigences pourront se voir refuser l’entrée sur le territoire par les services migratoires. S’ils nécessitent des soins médicaux pendant leur séjour, ils devront en assumer les frais eux-mêmes, parfois très élevés selon les prestations requises.
Conseils pour les voyageurs
Il est fortement recommandé de souscrire une assurance santé avant le départ, et de vérifier que celle-ci couvre bien toute la durée du voyage. Pensez à emporter une copie de la police d’assurance (format papier ou numérique).
Dans un pays où le tourisme représente un moteur économique essentiel, mais où les services publics restent sous tension, l’introduction d’une obligation d’assurance santé illustre une volonté de concilier attractivité internationale et durabilité sociale.
Pour les voyageurs, cette mesure n’est pas une contrainte, mais une précaution devenue indispensable. Elle impose une anticipation nouvelle dans la préparation du séjour et reflète une réalité mondiale : voyager, aujourd’hui, c’est aussi assumer une part de responsabilité collective.
Photos : Office du Tourisme de Buenos Aires