Avec son rythme reconnaissable, ses mélodies qui évoquent implacablement le soleil et ses paroles pleines d’émotion, la Bachata est un genre qui, en quelques notes, est capable de vous transporter sur une plage idyllique où tout est paisible, soit au moment précis où vous avez compris ce qu’est l’amour. Originaire de la République dominicaine, cette musique a considérablement évolué depuis ses humbles débuts pour devenir un phénomène mondial.
De la marge à la lumière
Avant le style musical lui-même, le terme « bachata » existait depuis le début du XXe siècle et désignait des fêtes informelles dans les zones rurales et urbaines de Cuba puis de la République Dominicaine, où étaient joués toutes sortes de musique populaire. Influencé entre autres par le boléro, la musique cubaine et le merengue, auxquels ont été incorporé des instruments tels que la güira et la guitare espagnole qu’est née le genre musical ! Réprimé pendant la dictature de Rafael Leónidas Trujillo et stigmatisé par les stations de radio jusqu’au début des années 60, c’est avec la chanson « Borracho de amor », de José Manuel Calderón que la bachata est officiellement née.
La renaissance de la Bachata
La renaissance de la Bachata a eu lieu entre les années 80 et 90. Cette évolution a incorporé de nouveaux sons et instruments qui ont donné au genre une plus grande richesse harmonique et lyrique. C’est à ce moment-là que des compositeurs comme Juan Luis Guerra, avec son premier groupe 4.40, ont joué un rôle crucial dans le renouveau et la popularisation du mouvement musical principalement en Amérique latine. Son album Bachata Rosa (1991) présente un son plus raffiné, tandis que des artistes comme Antony Santos et Luis Vargas conservent l’essence romantique. Au début du nouveau millénaire, Romeo Santos et son groupe Aventura ont fait de la bachata un phénomène mondial, attirant même des artistes extérieurs au monde latin.
Un son distinctif
Sa base rythmique, généralement à quatre temps, marquée par la guitare et les percussions, crée un son contagieux auquel il est difficile de résister et qui invite au mouvement. Le « requinto » – une guitare plus aiguë – se charge de la mélodie principale, tandis que la basse et les bongos tiennent le rythme avec précision. Au fil du temps, le genre a absorbé des influences de la pop, du R&B et même de l’électronique, mais sans perdre l’essence du rythme dominicain.
Une danse de connexion
Mais la bachata ne s’écoute pas seulement, elle se danse. Et c’est là que sa magie prend une autre dimension, car contrairement à d’autres genres comme la salsa, qui est rapide et pleine de rebondissements, la bachata est intime, elle recherche une connexion, un dialogue entre les corps. Le pas de base est simple : trois mouvements latéraux et une touche finale. La beauté de cette danse réside dans le fait que cette facilité laisse place à mille nuances. C’est pourquoi, au fil du temps, elle s’est diversifiée avec plusieurs styles distincts dont les deux principaux : le dominicain avec des pas élaborés et rapides, le moderne plus épuré et constitué de figures.
Un phénomène mondial
La musique qui, pendant un certain temps, n’a été entendue que dans les rues de la République dominicaine, résonne aujourd’hui dans le monde entier. Des artistes tels que Drake et Rosalia ont exploré la bachata dans leurs productions, lui donnant de nouvelles nuances et la faisant découvrir à d’autres publics. L’expansion du genre se traduit non seulement par sa reconnaissance en tant que patrimoine culturel immatériel par l’UNESCO, mais aussi par les nombreuses compétitions et festivals internationaux.
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La bachata est une façon de raconter des histoires en musique et en mouvement, de maintenir vivantes les racines de la République dominicaine. Son évolution a montré que cette musique ne connaît pas les frontières, car chaque région du monde, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Amérique latine, l’a interprétée à sa manière.
