Alors que l’Amérique centrale s’affirme comme l’une des régions touristiques les plus dynamiques du continent, le Guatemala a présenté son Plan directeur du tourisme durable 2026–2036, un cadre stratégique national destiné à structurer le développement du secteur sur la prochaine décennie. Pensé comme une feuille de route à long terme, le document vise à renforcer les destinations à fort potentiel, à organiser la croissance touristique et à inscrire le pays dans une trajectoire cohérente avec les tendances régionales et internationales.
Un cadre national issu d’une large concertation
Présenté sous l’impulsion du président Bernardo Arévalo, le Plan réaffirme le rôle du tourisme comme levier économique et social. Il a été élaboré par l’Institut guatémaltèque du tourisme (INGUAT) à l’issue d’un processus de consultation inédit à l’échelle nationale. Plus de 2 000 participants, issus des 22 départements du pays, ont pris part à des ateliers associant communautés locales, autorités indigènes, entrepreneurs, guides, étudiants et universitaires, avec l’accompagnement technique de l’ONU Tourisme.
Cette démarche participative confère au Plan une légitimité territoriale forte et traduit la volonté d’ancrer le développement touristique dans les réalités locales.
Quatre piliers pour structurer la croissance
Le Plan s’articule autour de quatre axes majeurs : le renforcement de la gouvernance touristique, la diversification de l’offre selon des critères de durabilité, l’intégration transversale des principes de durabilité et le positionnement du Guatemala sur les marchés internationaux.
Il combine des actions en matière d’infrastructures, de formation, de gestion territoriale et de protection du patrimoine naturel et culturel, ainsi qu’un volet promotionnel visant à consolider les marchés émetteurs existants et à accroître la visibilité de destinations émergentes.
Des objectifs chiffrés à l’horizon 2036
Les projections affichées traduisent l’ambition du Plan. Les arrivées internationales devraient croitre d’environ 2,4 millions de visiteurs en 2024 à entre 4,6 et 4,7 millions en 2036. Les recettes touristiques sont appelées à progresser d’environ 290 %, pour dépasser 4,7 milliards de dollars sur la période.
Le tourisme domestique figure également parmi les priorités, avec des effets attendus en matière de création d’emplois et d’élargissement de l’offre vers de nouvelles zones protégées et des territoires encore peu fréquentés. Ces perspectives positionnent le Guatemala comme une destination à fort potentiel pour les agences et opérateurs souhaitant diversifier leur programmation en Amérique centrale.
Une dynamique régionale favorable

Le lancement de ce Plan intervient dans un contexte régional porteur. Selon ONU Tourisme, l’Amérique centrale constitue actuellement le sous-ensemble à la croissance la plus rapide du continent, portée notamment par le Guatemala, le Salvador et le Panama. Au Guatemala, les recettes touristiques ont augmenté de 35 % en 2024 par rapport à 2019 et de 22 % entre 2023 et 2024, faisant du tourisme la deuxième source de devises du pays.
Gustavo Santos, directeur régional pour les Amériques d’ONU Tourisme, souligne que la région gagne en visibilité sur les marchés internationaux grâce à la diversité de ses patrimoines naturels et culturels, des critères de plus en plus déterminants dans les choix des voyageurs.
Vous pourriez aimer : Tourisme en Amérique latine : la croissance se confirme, la maturité s’installe
Le Guatemala clôt ainsi l’année avec un cadre stratégique qui ne vise pas une transformation immédiate du secteur, mais l’organisation d’une trajectoire déjà engagée. La réussite du Plan dépendra désormais de sa mise en œuvre effective et de la capacité des destinations à traduire cette vision en expériences concrètes, lisibles et durables.
Le signal envoyé est toutefois clair : le Guatemala entend s’inscrire durablement dans un marché régional en expansion, avec une proposition touristique structurée, cohérente et mieux préparée aux attentes internationales.
Photos : INGUAT